ACCUEIL > CANCER DE LA VESSIE > BCG INTRAVÉSICAL DANS LES TUMEURS DE VESSIE : Adaptation du traitement par dosage des Cytokines

BCG INTRAVÉSICAL DANS LES TUMEURS DE VESSIE : Adaptation du traitement par dosage des Cytokines

Le traitement des tumeurs de vessie superficielles repose sur la résection endoscopique suivie d’instillations endovésicales de Bacille Calmette Guérin (BCG). Ce traitement, utilisé depuis plus de 40 ans, a fait la preuve de son efficacité. Il n’évite néanmoins pas toujours les récidives et surtout les progressions tumorales en tumeurs invasives dont le traitement devient chirurgical (ablation de la vessie).

Il serait donc judicieux de pouvoir prédire la récidive et la progression pour pouvoir au plus tôt proposer la chirurgie aux patients susceptibles d’évoluer pour éviter tout risque de dissémination précoce.

Une étude américaine récente* a étudié 130 patients programmés pour subir un cycle d’instillations endovésicales de BCG après résection endoscopique de la tumeur. Le protocole prévoyait une nouvelle résection endoscopique vésicale 4 à 6 semaines après la première pour les tumeurs de haut grade pour vérifier l’absence d’envahissement musculaire. On s’est assuré aussi par l’imagerie de l’absence d’extension extra vésicale.

Les patients ont été suivis par cystoscopies et cytologies urinaires tous les 3 mois, puis tous les 6 mois. On a défini la récidive par la réapparition d’une tumeur après IIV de BCG et la progression par la survenue d’un envahissement musculaire.

Une analyse urinaire de 12 cytokines a été effectuée avant la première instillation puis, pour chaque instillation, avant et 4 h après.

Résultats : 75% des patients avaient des tumeurs de haut grade, pour la plupart hommes et fumeurs. A 2 ans, il y avait 33% de récidives et 15% de progression, sans corrélation avec le haut grade.

La modification du taux de 9 cytokines sur 12 entre la première et la sixième instillation

S’est révélée comme le meilleur facteur prédictif de récidive. Les auteurs en ont déduit un graphique étudiant les variations de taux de ces cytokines entre la première et après la sixième instillation qui permet de prévoir dès 6 mois après le traitement la survenue de récidive avec une précision de 85%.

Ceci permet d’adapter la durée du traitement voire de proposer la chirurgie plus précocement chez les patients à fort risque de progression pour assure e traitement le plus efficace.

Docteur Denis Bretheau

* Kamat AM et coll. : Cytokine panel for response to intravesical therapy (CyPRIT): nomogram of changes in urinary cytokine levels predicts patient response to Bacillus Calmette-Guérin. European Urology 2016 ; 69 : 197-200.

Prendre rendez-vous
  • Par téléphone : 04 26 85 08 25
  • Par email : secretariat@urologie-cupl.fr
Contactez-nous