PRÉSENTATION

Le cancer du rein représente 3% des cancers de l’adulte. Il s’agit du troisième cancer urologique après le cancer de prostate et celui de la vessie.

L’age moyen des patients atteints est de 60 ans, les hommes étant 2 fois plus fréquemment touchés que les femmes.

LES FACTEURS

Les facteurs favorisant la survenue d’un cancer du rein sont :

– le tabac (risque de cancer multiplié par 2)

– l’obésité

– l’hypertension artérielle

– l’hémodialyse

Exceptionnellement le cancer du rein peut être d’origine génétique, à l’origine de formes familiales (dont la maladie de Von Hippel Lindau).

QUATRE SIGNES CLINIQUES PEUVENT ÊTRE RÉVÉLATEURS D’UN CANCER DU REIN :


-Une hématurie (présence de sang dans les urines)

-Une lombalgie (douleur lombaire)

-Une altération de l’état général avec perte de poids +/- fièvre inexpliquée

-Une varicocèle gauche d’apparition récente (dilatation des veines spermatiques au niveau du scrotum)

Plus rarement la maladie peut être découverte à partir de métastases dans les ganglions, les os ou les poumons (2 à 5% des cas).

Néanmoins dans plus de 50% des cas c’est à l’occasion d’une échographie ou d’un scanner abdominal réalisé dans le cadre d’un bilan de santé ou d’un trouble digestif que leur détection est faite.

A QUOI SERVENT LES REINS ?

Au nombre de 2, situés de part et d’autre de la colonne vertébrale, sous les dernières côtes, les reins ont comme fonction principale la filtration du sang. Cette filtration, qui se fait de façon continue, aboutit à la production de l’urine et permet ainsi l’élimination des déchets toxiques de l’organisme.

Ils participent également à la régulation de la tension artérielle ainsi qu’à la fabrication de la vitamine D et des globules rouges.

QU’EST CE QU’UN CANCER ?

Tout kyste, nodule ou tumeur du rein n’est pas forcément un cancer.

Un cancer est une maladie liée à un développement anormal des cellules d’un organe qui se transforment et se divisent de façon anarchique, non contrôlée, devenant dangereuses.

Une tumeur est une grosseur anormale située sur un organe, pouvant être bénigne (d’évolution lente, ne menaçant pas la vie de l’individu) c’est à dire non cancéreuse ou bien maligne (cancéreuse)

15 à 20% des tumeurs du reins sont ainsi bénignes et ne nécessitent qu’une simple surveillance dans la plus part des cas.

LES KYSTES DU REIN

Dans la plupart des cas les kystes du rein sont formés d’une paroi fine et leur contenu est fait de liquide clair. Ils ne présentent pas de risque particulier et leurs complications sont exceptionnelles (saignement, infection du kyste).

En dehors de la présence d’une anomalie échographique du kyste (paroi épaisse, cloison dans le kyste) il n’est pas nécessaire de les traiter ou de les suivre par des échographies répétées.

Certains kystes très volumineux ou compliqués peuvent néanmoins demander une prise en charge spécifique (ponction ou résection de la calotte du kyste, éventuellement par cœlioscopie)

LES TUMEURS BÉNIGNES DU REIN

15 à 20 % des tumeurs du rein sont bénignes. On distingue principalement :

– l’angiomyolipome : il s’agit d’une tumeur constituée de vaisseaux, de muscle et de graisse. Volontiers multiples, ces tumeurs ne sont pas cancéreuses et ne risquent pas de le devenir. Néanmoins lorsqu’elles sont de grande taille (supérieure à 5 cm) elles présentent un risque de saignement et doivent être enlevées chirurgicalement.

– L’adénome oncocytaire (ou oncocytome) : Il s’agit de tumeurs bénignes pour lesquelles le plus souvent un suivi doit être réalisé. Dans certains cas une ablation par chirurgie partielle est recommandée.

LES TUMEURS MALIGNES DU REIN


Dans 80 à 85% des cas une tumeur rénale est maligne (cancéreuse). Le plus souvent il s’agit d’un adénocarcinome, appelé carcinome à cellules rénales conventionnelles (75 à 80% des cas). Les autres formes de cancer du rein sont plus rares (carcinome tubulo-papillaire, carcinome à cellules chromophobes, sarcomatoïdes ou encore tumeur de Bellini).

Les formes bilatérales, c’est à dire touchant les 2 reins, sont exceptionnelles (moins de 3% des cas).

Le diagnostic est suspecté à lors de la réalisation d’une échographie abdominale. Le scanner de l’abdomen et du thorax est nécessaire afin de confirmer ce diagnostic et de faire un bilan précis de la maladie (taille de la tumeur, présence ou non de ganglions, de métastases, atteinte de la veine rénale ou de la veine cave). L’imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM) n’est pas réalisée de manière systématique car elle n’apporte pas d’élément supplémentaire dans la plus part des cas.

La prise en charge des tumeurs malignes du rein dépend de leur stade (classification TNM rapport 1997)

PLACE DES BIOPSIES DU REIN

Le scanner permet le diagnostic de tumeur maligne dans la majorité des cas (80 à 85% des tumeurs du rein sont malignes).

Néanmoins les biopsies du rein peuvent être indiquées pour les petites tumeurs de moins de 4 centimètres ou bien dans les rares cas où le scanner ne permet pas de conclure. Ces biopsies sont réalisées en général par un radiologue, sous anesthésie locale, en ambulatoire (c’est à dire sans hospitalisation).

TRAITEMENT DES CANCERS DU REIN

Le cancer du rein est peu sensible à la radiothérapie et à la chimiothérapie. Le traitement est chirurgical pour les formes localisées.

Deux techniques sont réalisées en pratique courante :

– la néphrectomie totale : c’est la technique de référence qui consiste à enlever le rein, la graisse autour du rein, les ganglions et parfois la surrénale. Cette technique est réalisée dès lors que la tumeur dépasse 4 centimètres, soit par chirurgie conventionnelle soit par cœlioscopie (à l’aide d’une caméra vidéo placée dans l’abdomen)

– la chirurgie partielle : cette technique consiste à enlever uniquement la partie du rein contenant la tumeur avec une marge de sécurité à distance de la tumeur. Elle est réservée aux petites tumeurs de moins de 4 centimètres situées en périphérie du rein ainsi qu’aux formes bilatérales de cancer du rein. Elle est le plus souvent réalisée par chirurgie ouverte mais peut également, lorsque la tumeur est très périphérique, être effectuée par cœlioscopie.

Une hospitalisation d’une semaine à dix jours est en général nécessaire.

D’autres techniques sont plus rarement employées, chez des patients âgés, pour lesquels une intervention chirurgicale n’est pas possible sur le plan anesthésique ou bien chez des patients porteurs de tumeurs multiples : il s’agit des techniques ablatives : la radiofréquence (destruction de la tumeur par la chaleur) et la cryothérapie (destruction de la tumeur par le froid). Ces techniques sont en cours d’évaluation et ne sont pas reconnues comme traitement standard des cancers du rein.

Dans les cas où la chirurgie est complète et en l’absence de métastases ou d’atteinte des ganglions, il n’y a pas d’autre traitement à entrevoir après la chirurgie.

Enfin, dans les formes avancées de cancer du rein le traitement repose sur l’immunothérapie (utilisation d’interleukine, d’interféron) et/ou les traitements antiangiogéniques permettant d’obtenir une rémission dans un certain nombre de cas.

RÉSULTATS

Plus le cancer est dépisté tôt plus les chances de réussite du traitement sont importantes. L’efficacité du traitement chirurgical dépend du stade de la maladie.

La survie à 5 ans des patients porteurs de tumeurs sans atteinte ganglionnaire ni métastatique est de 90% pour les stades T1 (tumeur inférieure à 7 cm), 80% pour les stades T2 (tumeur supérieure à 7 cm) et 70% en cas de stade T3.

SUIVI DES CANCERS DU REIN

Le suivi des cancers du rein repose sur l’examen clinique, le dosage de la créatininémie (prise de sang) et la réalisation de scanner abdominal et thoracique dont la fréquence varie selon le type et le stade initial de la tumeur.

Dans tous les cas une surveillance prolongée (supérieure à 5 ans) est nécessaire.

CONSÉQUENCES DE L’ABLATION D’UN REIN

Le retentissement sur la fonction rénale de l’ablation complète d’un rein est en général nul ou très faible. En effet, le rein restant prend le relais et assure la filtration du sang. Le risque de dialyse est ainsi très faible sauf chez les personnes dont la fonction rénale était déjà très altérée avant la chirurgie.

Il est cependant nécessaire de préserver le rein restant en suivant quelques règles hygiéno-diététiques :

– Hydratation abondante : au moins 1,5 litre d’eau par jour en dehors des repas

– Diminution des apports en sel : ne pas rajouter de sel dans les aliments

– Diminution des apports protéiques : 120 grammes / jour maximum

Il faut également signaler que l’on a un rein unique avant toute prise de médicaments en particulier antibiotique ou anti-inflammatoire.

POUR PLUS D’INFORMATION…

Ligue contre le cancer : http://liguecontrelecancer.net/

Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer FNCLCC : http://www.fnclcc.fr

Institut National du Cancer : http://www.e-cancer.fr/

Fiche Association Française d’Urologie Néphrectomie élargie :http://www.urofrance.org/accueil.html

Fiche Association Française d’Urologie Néphrectomie Partielle : http://www.urofrance.org/accueil.html

France 5 info santé : http://www.france5.fr/sante/maladie

Institut Mutualiste Montsouris : http://www.imm.fr/

Info Cancer : http://www.infocancer.org