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Un homme sur deux a déjà été confronté à des éjaculations prématurées, un sur trois y est sujet de manière chronique. Mais la moitié de ces hommes osent en parler avec leur partenaire. Pourtant, les causes de l’éjaculation prématurée restent très peu connues du public, mais aussi des médecins. Et même si l’origine psychologique reste la plus citée, d’autres facteurs peuvent intervenir.

Des raisons psychologiques

Le facteur psychologique est souvent le plus cité: il s’agit du stress, d’une difficulté à se situer par rapport aux femmes ou d’une peur du rapport sexuel en lui-même. La faute souvent à un contexte général qui ne permet pas à l’homme de se détendre, la peur de se faire surprendre, ou même une partenaire trop tendue peuvent par exemple expliquer ce phénomène. Dans ces cas, un travail sur soi est souvent la clé de l’amélioration de son endurance.

Des facteurs émotionnels

Il est très fréquent aussi que l’éjaculation prématurée se produise lors des premiers rapports sexuels. L’homme inexpérimenté est alors très tendu et stressé. Autant de raisons qui expliquent que les premières fois ne sont pas toujours une réussite. Mais avec plus d’expérience, de confiance en soi et de confiance en l’autre, ces peurs s’estompent. Le temps et la relaxation sont donc deux éléments primordiaux dans de telles situations.

Un problème relationnel

Des problèmes de couple ou une relation tumultueuse peut également provoquer chez l’homme une éjaculation prématurée. Un sentiment de trahison ou de culpabilité peut aussi en être la cause. C’est pourquoi, dans une période de conflits au sein du couple, l’homme a tendance à éjaculer prématurément car la fusion avec sa partenaire est brisée, et inconsciemment, il exprime son agressivité. Ainsi, un travail sur le couple est nécessaire à rétablir une durée satisfaisante des rapports.

Des causes métaboliques

Bien que l’éjaculateur précoce ne soit pas vraisemblablement atteint d’une maladie, ses causes peuvent toutefois être de nature physique. Un prépuce trop court, un gland hypersensible, ou encore une irritation de l’urètre peuvent expliquer ce phénomène. Des études ont notamment démontré que les hommes ayant un faible niveau de sérotonine, une hormone présente dans le cerveau qui joue un rôle important dans les changements d’humeur, seraient plus susceptibles d’en souffrir. Par ailleurs, de mauvaises habitudes de masturbation, comme l’évacuation de la tension sexuelle à tout prix et rapidement, brisent l’image de la volupté et modifient l’approche des relations sexuelles.

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Ainsi, de nombreux hommes pensent souffrir à tort d’éjaculation prématurée. Ce trouble sexuel pâtissait jusqu’à présent d’une définition floue qui aurait également induit en erreur médecins et sexologues. D’après une étude internationale parue dans le Journal of Sexual Medicine, trois critères permettent de définir l’éjaculation prématurée :

  • Une durée  minimale à partir de laquelle le trouble peut être qualifié fixée à 3 mn.
  • Un défaut de contrôle qui empêche de retarder l’éjaculation durant le rapport sexuel.
  • Le trouble doit avoir un impact négatif et pousser le sujet à éviter tout rapport sexuel par honte ou frustration.

Partant de cette définition, ce ne sont plus 20 à 25 % des hommes qui souffrent de problèmes d’éjaculation prématurée, comme le laissent entendre certaines études, mais entre 2 et 3 % de la population masculine seulement. Les autres ne rencontrent des problèmes d’éjaculation que de manière épisodique. Ils souffrent plutôt de l’angoisse de la performance sexuelle, entretenue par la culture « porno » et les injonctions normatives d’une société qui loue la compétence dans tous les domaines de l’existence.

Selon les auteurs de cette étude, l’éducation sexuelle permettrait de venir à bout de ce qu’il nomme « l’éjaculation prématurée subjective ».
Ils rappellent qu’en dehors de l’arsenal médicamenteux, de nombreuses techniques, comme la sexothérapie, la relaxation et l’hypnose, peuvent aider les hommes à limiter la fréquence de leurs troubles sexuels.

Docteur Denis Bretheau

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