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Foire aux questions sur l'impuissance sexuelle et les troubles de l'érection

FOIRE AUX QUESTIONS

Question : J’ai 55 ans. Depuis quelques mois, mes érections sont molles et rares. Je suis par ailleurs hypertendu, j’accuse un surpoids et je fume 2 paquets de cigarettes par jour. D’où viennent mes troubles sexuels ?

Réponse : Votre impuissance sexuelle actuelle est probablement d’origine organique. Vous avez 3 facteurs de risques évidents d’impuissance : l’hypertension artérielle, l’obésité et le tabagisme. Il faut y ajouter un probable quatrième facteur si l’on tient compte du traitement médicamenteux de l’HTA qui dans bien des cas majore les troubles sexuels. Tous ces facteurs de risques agissent par l’intermédiaire d’une altération de la vascularisation de la verge (artériosclérose). L’érection est en effet un phénomène vasculaire puisqu’elle correspond à un remplissage sanguin des corps caverneux ; encore faut-il que le sang puisse arriver aux corps caverneux ! Il faut envisager dans un premier temps l’application de règles hygiéno-diététiques visant à diminuer l’impact des facteurs de risque : perte du poids, arrêt du tabac, traitement de l’hypertension . Par ailleurs, un traitement oral par sildénafil peut être débuté après un bilan cardio-vasculaire complet et en l’absence de contre-indications.

 

Question : J’ai subi il y a un an une prostatectomie radicale pour un cancer localisé de la prostate. Je suis impuissant depuis l’intervention. Pourquoi ? Que puis-je faire pour y remédier ?

Réponse : L’impuissance est malheureusement une complication habituelle de la prostatectomie radicale. Elle est dû au fait que les nerfs érecteurs cheminent au contact de la capsule prostatique et donc que l’intervention s’accompagnant d’ une exérèse complète de la glande entraîne des lésions de ces pédicules nerveux. Il en résulte une impuissance irréversible dans un grand nombre de cas. Le traitement de cette impuissance se fait au mieux par injections intra-caverneuses de prostaglandines. Le traitement oral par sildénafil ne donne que 50% de résultats positifs dans cette indication.

 

Question : On a beaucoup parlé ces derniers temps du sildénafil (Viagra®). Il m’a été proposé pour traiter mes troubles de l’érection. Je suis un peu réticent compte tenu des complications qui ont été largement rapportées dans les médias. Qu’en est-il ?

Réponse : Les propriétés facilitatrices de l’érection de cette molécule ont été récemment découvertes. Celle-ci agit en permettant l’activation du principal système de myorelaxation des fibres musculaires lisses des corps caverneux ; ces fibres peuvent ainsi se relâcher et permettre le remplissage sanguin des alvéoles des corps caverneux qui se traduit par la tumescence pénienne. Ce traitement se prend une heure avant un rapport sexuel, à la dose de 50 mg à 100 mg. L’érection est donc obtenue au bout d’une heure et dure environ 1heure à 1 heure30. L’absence de réponse ne doit pas s’accompagner d’une nouvelle prise médicamenteuse immédiate. Il faut respecter au minimum un intervalle de 24 heures entre deux prises. Les effets secondaires de la molécule sont fonction de la dose (céphalées, nausées, bouffées vasomotrices, myalgies, modification de la perception des couleurs). Ils disparaissent dans les heures qui suivent l’ingestion du produit. Avant de débuter le traitement, il faut pratiquer un bilan cardiovasculaire complet et s’assurer de l’absence de prise médicamenteuse incompatible, notamment les dérivés nitrés ; en effet, le sildénafil est hypotenseur et peut potentialiser de façon importante la vasodilatation liée aux dérivés nitrés et entraîner de graves conséquences cardiovasculaires. C’est bien souvent le non respect de cette précaution qui a entraîné les accidents relatés par les médias. En dehors de cette contre-indication, ce produit est peu nocif et constitue un réel progrès dans le traitement des impuissances sexuelles grâce à son efficacité et son confort d’utilisation.

 

Question : J’ai une déviation de la verge en érection qui a entraîné une impuissance sexuelle. Que puis-je faire ?

Réponse : La déviation de la verge en érection encore appelée maladie de Lapeyronie (cf. maladie de Lapeyronie) est due à la constitution de plaques fibreuses sur les corps caverneux. Ces plaques fibreuses sont responsables d’une rétraction de l’albuginée du corps caverneux ce qui se traduit par une courbure de la verge en érection. Mais cette anomalie qui survient le plus souvent après 50 ans n’est pas responsable d’une impuissance sexuelle car elle n’empêche pas la survenue d’une érection qui est due au remplissage sanguin du corps caverneux. Néanmoins cette déviation peut être plus intense et gêner les rapports sexuels. Cette gène peut avoir un retentissement psychique qui va se traduire par des troubles de l’érection. L’impuissance dans ce contexte est plutôt d’origine psychogène et non organique.
Pour la déviation de la verge le traitement est celui décrit dans le chapitre maladie de Lapeyronie. L’impuissance sexuelle est à traiter en première intention et en l’absence de contre indication par sildénafil. Des injections intracaverneuses seront proposées en cas d’échec. Un soutien psychologique par sexologue doit compléter cette prise en charge.

 

Question : mon mari a subi une opération pour un cancer du rectum au cours de laquelle une poche pour les matières a été réalisé définitivement (stomie digestive). Il est actuellement impuissant. Pourquoi ?

Réponse : Votre mari a probablement subi une amputation abdomino-périnéale avec réalisation d’une stomie digestive terminale. Cette intervention, comme toute chirurgie carcinologique pelvienne, entraîne fréquemment une altération des nerfs érecteurs qui commandent le remplissage sanguin des corps caverneux. Ceci peut donc constituer une cause organique à cette impuissance. Par ailleurs, le traumatisme chirurgical, l’existence d’une pathologie cancéreuse peuvent avoir un retentissement psychique important qui va se manifester par des troubles de l’érection. Ceci peut donc associer à la composante organique une composante psychogène caractérisant ainsi une impuissance mixte. Une prise en charge thérapeutique par injections intra-caverneuses associée à un soutien psychologique peut permettre d’améliorer la situation.

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