Le monde de la santé a pris du retard de ce point de vue par rapport à d’autres branches, dans lesquelles l’évaluation du produit est intégrée d’emblée dans le processus de production. Au mieux, on s’intéresse à la qualité des soins, mais pas (assez) à la réduction des coûts, qui deviennent pourtant de plus en plus élevés.

J.A. Govaert et coll. ont fait une revue de la littérature sur ce sujet ; sur 5505 publications, ils n’en ont retenu que 6, qui décrivent de fait une relation entre l’audit chirurgical et la réduction des coûts.

Ils relatent les faits suivants :

  • Un des articles a ainsi établi qu’une réduction des complications chirurgicales de 3 % par an ferait économiser à l’organisme payeur 2,8 millions de dollars sur 3 ans.
  • Un autre a décrit un système d’audit installé par les chirurgiens eux-mêmes, en Australie, qui économiserait près de 25 millions de dollars pour la seule chirurgie colorectale.
  • Un troisième article mentionne une diminution de 2 % des complications après chirurgie vasculaire dans une équipe soumise à l’audit, qui a entraîné une réduction moyenne de 172 dollars par opéré.
  • Enfin, une étude multicentrique du Tennessee, a montré une économie de 220 dollars  par opéré sur 10 000 opérés par le suivi des mesures de l’audit (communication entre les soignants, discussion des cas, et amélioration de la prise en charge).

Au total, ces 6 articles concluent à l’effet bénéfique de l’audit sur l’amélioration de la qualité de la prise en charge des patients et sur le rapport qualité prix, qui connaît ses meilleurs résultats dans les interventions à haut risque.

 

Docteur Denis Bretheau

 

Govaert J.A. et coll. : Reducing healthcare costs facilitated by surgical auditing: a systematic review. World J. Surg. 2015;39:1672-1680.