Sur le plan scientifique, plusieurs études faites en 1983 en Grande Bretagne, en 1995 aux USA et en 2000 en Suisse n’ont pas retrouvé de baisse de rendement en force et en endurance après une relation sexuelle (mesure de l’oxymétrie et de la puissance aérobie). Le taux de testostérone sanguin (et donc musculaire) chute après un acte sexuel, mais il s’élève beaucoup en cours d’activité sexuelle (retour à la normale ?) ; de même, le rythme cardiaque s’emballe au moment de l’orgasme (cardio-training ou fatigue musculaire ?).

En l’absence de données scientifiques démontrées, le département médical de l’INSEP (Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance), dirigé par le Dr Alain Frey, a diligenté une enquête auprès de 350 sportifs qui ont répondu anonymement, à l’occasion de leur bilan de santé biannuel, à une batterie de cinquante questions sur intranet concernant leurs pratiques sexuelles. L’analyse de cette enquête sera publiée en fin d’année et devrait permettre de statuer plus précisément sur la nécessité de prescrire une abstinence sexuelle ou non aux champions avant des épreuves sportives.

Docteur Denis Bretheau