La torsion du testicule (ou plus précisément du cordon spermatique) correspond à une interruption de la vascularisation du testicule et entraîne d’abord un défaut d’irrigation du testicule (ischémie) qui, si elle se prolonge, entraîne une nécrose et donc une destruction des cellules du testicule.

Le délai entre le début de la douleur et la prise en charge est important à évaluer car il influe de manière importante sur la valeur fonctionnelle ultérieure du testicule. Jusqu’à 4 heures après la torsion, on est quasiment sûr de sauver le testicule. Au delà de ce délai des lésions d’anoxie tissulaire commencent à apparaître et entraînent la destruction de certaines cellules testiculaires et un arrêt de la spermatogénèse (fabrication des spermatozoïdes). Il est communément admis qu’après un délai de 6 heures la totalité des cellules testiculaires est détruite. L’heure de début de la douleur testiculaire est donc importante à noter car elle permettra d’évaluer le délai au delà duquel les chances de récupération du testicules s’amenuisent. Ce délai de 6 heures est donc à garder à l’esprit pour envisager l’intervention le plus rapidement possible.

C’est pourquoi toute bourse douloureuse, augmentée de volume, sans signes infectieux doit faire l’objet d’une exploration chirurgicale rapide. De même, en cas de doute diagnostique, il faut envisager l’intervention chirurgicale pour éliminer la torsion testiculaire.

L’information délivrée au patient et/ou à ses parents en cas d’enfant mineur doit être la plus précise possible. En cas de perte d’un testicule, il faut bien préciser les suites de cette castration unilatérale. Chez l’enfant, le testicule restant va augmenter de volume, palier au déficit du testicule perdu et « travailler  » pour deux. Chez l’adulte, c’est un peu moins vrai, d’autant qu’il avance en âge. Quoi qu’il en soit, le testicule sain controlatéral suffit à assurer la sécrétion d’hormones mâles (androgènes) : il n’y a donc aucune conséquence en ce qui concerne la sexualité ultérieure (érections, signes sexuels secondaires). En revanche, un risque de baisse de la fertilité ultérieure peut exister (baisse de la production de spermatozoïdes), mais n’est pas certain. Chez l’adulte, Il peut être étudié par un spermogramme. Chez l’adolescent, cet examen peut être traumatisant, il est donc recommandé de l’éviter tout en informant l’enfant et les parents de le vérifier à l’âge adulte en cas d’hypofertilité.


Consultez un cabinet d'urologie si besoin.

Docteur Denis Bretheau