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Traitement d'une cystite simple sans antibiotique : Ce serait possible !

Les cystites féminines (infections urinaires simples) sont à l'origine de 25% de la prescription d'antibiotiques en médecine générale. Ceci pose un problème de résistance bactérienne aux antibiotiques mais également un problème de coût. Par exemple, Escherischia coli, principal germe des cystites, est de plus en plus fréquemment résistant à de nombreux antibiotiques.

Certains travaux ont tenté de montrer qu'un simple traitement symptomatique pourrait suffire à éviter l'évolution des cystites, limitant ainsi la prescription d'antibiotiques et donc de risque de résistance bactérienne.

 Une étude allemande* a comparé l'évolution de cystites simples non compliquées chez 500 patientes traitées soit par une prise unique d'antibiotique (fosfomycine 3g) soit par un anti-infammatoire (Ibuprofène 400 : 3 comprimés par jour pendant 3 jours.

Le traitement symptomatique par ibuprofène a réduit en effet de 67 % le nombre total de traitements antibiotiques par rapport au traitement immédiat par fosfomycine. Mais force est de constater que cette stratégie augmente considérablement la gêne secondaire aux symptômes, entre J0 et J7, et s’accompagne d’une augmentation du nombre de cas de pyélonéphrites (5 cas vs 1 cas).

Les auteurs ont précisé que 2 femmes sur 3 du groupe ibuprofène ont guéri sans que soit nécessaire un antibiotique en deuxième ligne. Mais cette stratégie a augmenté considérablement la gêne secondaire aux symptômes, entre J0 et J7, et s’est accompagné d’une augmentation du nombre de cas de pyélonéphrites (5 cas vs 1 cas). Au bout de 28 jours, 34 % des patientes de ce groupe ont reçu un antibiotique, pour persistance ou aggravation des symptômes, comparativement à 14 % du groupe ayant reçu la fosfomycine en première intention.

Ces données ne permettent pas de recommander la prise en charge symptomatique des cystites par de l’ibuprofène seul. Cela est toutefois une option possible chez des femmes réticentes aux antibiotiques et dans le cadre d’une concertation avec la patiente pour une prescription retardée d’antibiotiques. Des travaux prospectifs pourraient permettre de préciser les patientes chez lesquelles le traitement symptomatique peut s’avérer suffisant.

 

Docteur Denis Bretheau

 

* Gágyor I. et coll. : Ibuprofen versus fosfomycin for uncomplicated urinary tract infection in women: randomised controlled trial. BMJ 2015;351:h6544

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