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La contraception masculine reste le parent pauvre de la contraception en France. Celle-ci est longtemps restée une affaire de femmes, liée au développement du féminisme à la fin du XXe siècle.

La vasectomie, méthode définitive, consiste en une ligature des 2 canaux déférents qui véhiculent les spermatozoïdes de leur lie de production (le testicule) vers leur lieu d’expulsion (l’urètre prostatique). Cette technique, actuellement seule disponible pour « stériliser » un homme, est peu développée dans notre pays où seuls 0,2% des hommes y auraient recours contre 21% en Grande Bretagne. En 2013, 2824 hommes ont subi une vasectomie en France alors que 9000 l’ont subi en Belgique. Cette technique n’est autorisée en France que depuis 2001, encadrée par le législateur, nécessitant deux consultations préalables à 4 mois de distance.

Une nouvelle technique vient d’être mise au point. Elle consiste en l’injection « indolore » dans le canal déférent d’un gel de polymère nommé VASALGEL. Celui-ci perturbe la membrane des spermatozoïdes, les empêchant de se déplacer et donc de féconder un ovule.

Imaginé il y a 15 ans par le Docteur Sujoy Guha, VASALGEL est actuellement développé par la Parsemus Foundation, ONG américaine, qui effectue des recherches sur des moyens contraceptifs peu onéreux.

« Le procédure est similaire à une vasectomie sans scalpel, sauf que c’est un gel qui est injecté dans le canal déférent ( le canal qui permet aux spermatozoïdes de sortir de chacun des testicules) plutôt que de couper le canal (comme c’est le cas avec une vasectomie). Si un homme souhaite restaurer le flux de spermatozoïdes, que ce soit avec des mois ou des années, le polymère est éliminé du canal grâce à une autre injection », explique la Fondation.

anatomie H2

Les premiers tests ont été effectués chez des babouins avec succès. Début 2015, les premiers tests chez l’homme devraient débuter. La commercialisation en France est prévue pour 2017. Son prix n’est pas encore connu mais devrait être inférieur à celui d’une contraception féminine sur le long terme.

Docteur Denis Bretheau