La consommation de viande rouge a plusieurs fois été évoquée comme étant un de ces facteurs favorisants liés au mode de vie, mais aucune certitude n’est apparue. C’est la raison pour laquelle une équipe américaine* a réalisé une revue de la littérature sur le sujet et a retenu 26 études pour une méta-analyse incluant plus de 700 000 personnes au total !

Les résultats réjouissent les amateurs de viande rouge, puisqu’il n’y a pas de corrélation significative entre la consommation de viande rouge (bœuf, porc, agneau) et le risque de cancer de prostate (estimation du risque relatif 1,02).

Lorsque l’analyse porte sur chaque type de viande séparément, les résultats ne montrent pas de différence de même quand est analysé le risque selon que la viande soit fraîche ou transformée, ni selon le mode de cuisson ou la quantité consommée. Les cohortes étaient suffisamment nombreuses pour analyser les données en fonction de l’origine ethnique et il n’a pas été constaté de disparité. Enfin une analyse a été conduite selon le risque de cancer localisé, avancé ou fatal, sans qu’il ne soit non plus trouvé d’association entre la consommation de viande et le risque de l’un ou l’autre de ces types de cancers.

Pourtant certaines études expérimentales ont tenté de rapprocher consommation de viande rouge et cancer de prostate. Les recherches animales ont montré un lien entre la consommation d’amines hétérocycliques, formées par la cuisson de la viande à forte température et l’apparition de tumeurs prostatiques. D’autres études ont avancé la responsabilité du fer  contenu dans la viande rouge. Aucune de ces deux hypothèses n’a été confirmée dans cette méta-analyse et les auteurs ont estimé que le volume de résultats obtenus ici et l’exhaustivité de l’analyse permettent d’exclure l’existence d’un lien entre la consommation de viande et le cancer de la prostate.

Docteur Denis Bretheau

* Bylsma L.C. et coll. : A review and meta-analysis of prospective studies of red and processed meat, meat cooking methods, heme iron, heterocyclic amines and prostate cancer. Nutr J. 2015; 14: 125.