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Maladie de Lapeyronie : Un nouveau traitement disponible en France

Un nouveau traitement de  la maladie de Lapeyronie, responsable d'une déviation de la verge en érection, a été mis sur le marché récemment. Il s'agit d'une nouvelle molécule, le Xiapex, initialement utilisée dans la maladie de Dupuytren.  Une avancée thérapeutique réelle, mais qui n'est pas (encore ?) remboursé par la Sécurité Sociale.

Autorisé par l’agence européenne du médicament en Janvier 2015, le Xiapex est indiqué chez les hommes ayant une courbure d’au moins 30 degrés, et permet un redressement significatif de la verge chez deux-tiers des patients. Il s’emploie par cycle de 1 à 2 injections dans la plaque fibreuse de la verge, jusqu’à un maximum de 8 injections.

« Le taux d’efficacité attendu est de l’ordre de 60 à 70 %, mais l’efficacité est partielle : les études en cours montrent une amélioration moyenne de 17 degrés », explique Antoine Faix, responsable du comité d’andrologie et de médecine sexuelle de l’AFU (Association Française d'Urologie) sur le site Urofrance.org. « Le dernier patient dont je me suis occupé avait une angulation à 50 degrés », rapporte-t-il. « Il est maintenant à 25 degrés et nous allons continuer les injections pour voir si l’amélioration peut se poursuivre. »

Le produit peut avoir des effets indésirables, tels que des hématomes ou des œdèmes, résolutifs en 2 à 3 semaines. « Il y a également eu des cas rares décrits de rupture de zones de fibrose », précise Antoine Faix.

Les complications rencontrées ont été relatées dans une étude récente publiée en Avril 2016 par la Sexual Medicine Society of North America. Le risque de rupture de plaque est certain mais est à relativiser en fonction du nombre de cas traités (0,4 % de ruptures de corps caverneux sur 832 patients traités). « Les patients ont eu des rapports sexuels trop précoces et intenses, et certains ont utilisé des extenseurs de verge », explique Marc Galiano, urologue à l’institut Montsouris (Paris) et membre de la Société francophone de médecine sexuelle (SFMS), qui insiste sur l’importance d’une bonne information aux patients.

« Les protocoles évoluent pour améliorer les résultats et minimiser les complications grâce à l’expérience américaine », indique Antoine Faix. En France, l’urologue souhaitant utiliser le Xiapex devra suivre une formation préalable auprès du laboratoire.  Une formation sera proposée à l’occasion du congrès de l’European Society for Sexual Medicine (ESSM) de Nice en Février 2017.

Reste un dernier problème, le prix du produit, le Xiapex n’étant pas remboursé par l’Assurance maladie. Chaque flacon devrait coûter 700 euros : à raison de 2 à 8 injections par traitement, le patient devra donc débourser entre 1400 et 5600 euros. Une somme rédhibitoire pour les plus modestes  même si l’expérience américaine semble montrer que seules 3 à 4 injections sont le plus souvent nécessaires, et non 8 comme le prévoit le protocole initial.

« Avec le comité d’andrologie et de médecine sexuelle de l’AFU, nous allons établir un registre pour évaluer nos résultats et voir s’il est possible à terme de demander un remboursement », explique Antoine Faix. Une démarche d’autant plus appréciée que le produit n’est pas passé inaperçu auprès du grand public.

Docteur Denis Bretheau

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