Connu pour ses positions tranchées, il  juge que la suppression « en 10 à 15 ans » d’un millier d’établissements publics et privés dégagerait des économies importantes, à l’heure ou le gouvernement veut réduire les dépenses de santé avec un ONDAM à 1,75 %.

« La France est dotée de quelque 2 700 établissements [950 hôpitaux, 1 050 cliniques et 700 établissements privés à but non lucratif, NDLR] alors que l’Allemagne en possède 2 000 pour une population supérieure de 25 % à la nôtre, analyse le spécialiste. Réduire l’offre à environ 1 500 établissements me semble être un chiffre raisonnable. Après la restructuration, il resterait toujours 15 hôpitaux et cliniques par département. »

Mais mener à bien une telle restructuration nécessite d’investir massivement sur la médecine de ville auparavant, « ce qui n’est pas le cas pour l’instant », confirme Jean  de Kervasdoué.

« Les médecins libéraux pas assez payés »

L’ancien directeur des Hôpitaux au ministère de la santé juge sévèrement le projet de loi de Marisol Touraine et déplore le choix de la ministre de focaliser l’attention sur le tiers payant généralisé. « Le tiers payant généralisé est une réforme qui porte sur l’accès financier aux soins primaires alors qu’en France, ce problème n’existe pas », résume-t-il.

Côté médecins, il comprend la colère mais estime que la crainte d’une montée en puissance des complémentaires est infondée. « Certes, les médecins libéraux ne sont pas assez payés, avec une consultation à 23 euros, ils sont à juste titre désespérés. Mais ils ont tort de se battre contre les mutuelles, à qui ils prêtent des intentions qu’elles n’ont pas. »


Docteur Denis Bretheau