• L’Incontinence Urinaire d’Effort (IUE). Elle est mécanique, survenant à l’occasion d’un effort (effort physique, toux, éternuement, rire, …) augmentant la pression intra abdominale, non précédée d’un besoin d’uriner. Elles est liée à une défaillance des muscles du périné et du sphincter strié urétral, favorisée par le tabac, l’obésité et certains sports.
  • L’Incontinence Urinaire par Urgence (IUU) : Elle se manifeste par des envies pressantes (impérieuses) d’uriner que l’on ne peut réprimer. Elle est liée à une hyperactivité vésicale, c’est à dire d’une contraction involontaire, non inhibée du muscle vésical.
  • L’Incontinence Urinaire Mixte (IM) : Elle correspond à une combinaison des deux précédentes. Elle représente environ le tiers des incontinences urinaires féminines.
  • Après identification, Les traitements de l’incontinence urinaire féminine font appel à des médicaments (œstrogènes), à la chirurgie lorsqu’elle est indiquée (bandelette sous urétrale) après réalisation d’un examen urodynamique et à la rééducation périnéo-sphinctérienne.


Cette dernière a pour principe de renforcer les muscles du périnée par la contraction des muscles releveurs et des sphincters en réalisant des exercices de renforcement du périnée. Le but est d’obtenir une tonicité efficace du périnée et son contrôle lors des efforts abdominaux importants (verrouillage périnéal). Les moyens mis en œuvre visent à une prise de conscience périnéale, à renforcer la musculature en force et en endurance par un travail manuel intra-vaginal, effectué par un praticien, à un biofeedback instrumental assisté du praticien et une électrostimulation choisie en fonction de la patiente et de sa pathologie.

- Les exercices périnéaux (exercices de Kegel) : Ils consistent en une contraction des muscles du périnée sans contraction abdominale, en position couchée (ou debout) de 6 secondes avec un repos de 12 s. Ce type de rééducation aide à prévenir l’incontinence (notamment après un accouchement) et ou à contrôler celle-ci. Ils doivent être débutés sous contrôle d’un Kinésithérapeute spécialisé pour s’assurer de leur bonne réalisation. La guérison est assurée dans 40% à 60% des cas. La pratique de la gymnastique hypopressive et les exercices de la méthode Pilates sont également recommandés pour renforcer le plancher pelvien.

- Le travail manuel : la contraction périnéale est souvent difficile. La rééducation manuelle s’effectue en toucher vaginal par un professionnel qui peut évaluer et conduire la contraction pour obtenir la meilleure action possible.

- Le Biofeedback (BFB) : C’est une application de la psychophysiologie, discipline qui étudie les interactions entre activité du cerveau et fonctions physiologiques. Cette technique utilise des appareils électroniques et informatiques qui captent et amplifient l’information transmise par l’organisme (contraction musculaire, relâchement, résistances musculaires) et les traduisent en signaux auditifs et/ou visuels qui permettent à la patiente prendre conscience et décoder les messages envoyés par son corps. Le BFB permet ainsi l’apprentissage de l’intégration d’une fonction physiologique. Il peut se faire par l’intermédiaire d’une sonde intra vaginale qui objectivera les contractions effectuées.

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- L’électrostimulation fonctionnelle (ESF) : La stimulation électrique facilite l’exécution des exercices des muscles du plancher pelvien. L’application d’un courant électrique déclenche une contraction périnéo-sphinctérienne. Le choix du courant se fait par un professionnel qui adapte l’intensité et la fréquence aux caractéristiques de la patiente.

- La neuromodulation : Cette technique combine l’électrostimulation et la chirurgie. Il s’agit d’une neuromodulation des racines sacrées, nerfs qui assurent le contrôle des systèmes urinaire et fécal et les muscles du plancher pelvien. Cette technique est précédée d’un test temporaire pour évaluer son efficacité. Elle est mise en place par un chirurgie urologue.

En conclusion, l’incontinence urinaire féminine est très fréquente. Elle nécessite une évaluation sérieuse et rationnelle. Sa prise en charge est multidisciplinaire avec une large place accordée aux différentes techniques de rééducation. Elle permet d’obtenir le succès dans un grand nombre de cas (environ 70%) mais nécessite un suivi à long terme.

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Docteur Denis Bretheau