cystite

Les cystites récidivantes sont définies par la survenue de  plus de 3 crises de cystites annuelles et  sont souvent difficiles à prendre en charge. Les patientes ont parfois reçu de nombreux antibiotiques et sont souvent découragées lorsque les crises sont fréquentes.

Le bilan urologique recherche les facteurs favorisants.

L’interrogatoire  reprend l’historique des infections, les antécédents, les circonstances de survenue, la quantité de boissons quotidienne…
L’examen clinique et les examens complémentaires sont simples.

flacon-urinaire

Il est fréquent qu’aucune cause évidente ne soit  retrouvée pour expliquer la répétition des cystites.

Une stratégie de prise en charge est proposée. Elle est toujours associée  au maintien d’une diurèse abondante obtenue par une absorption liquidienne d’au moins 2 litres.

Traitement antibiotique

Dans le cadre des cystites récidivantes, chaque nouvelle crise doit être traitée en préférant un traitement « long » de 3 à 7 jours. En effet, il a été montré qu’un traitement long est plus efficace dans ce contexte que le traitement court ou le traitement minute prescrit habituellement pour les cystites aiguës simples.

Le traitement de la crise de cystite est plus optimal, lorsqu’il est débuté de façon précoce.. Aussi, certaines patientes coopérantes peuvent être encouragées à une automédication de courte durée sur prescription médicale (« self start treatment »). Le principe est d’avoir des antibiotiques en avance et de démarrer le traitement dès que les premiers symptômes sont ressentis.

Une fois la crise aiguë passée, il est logique d’envisager une stratégie de prévention des récidives. L’efficacité d’une antibiothérapie prophylactique prolongée à petites doses à prendre au coucher a maintenant été bien documentée. Globalement, la fréquence des récidives est divisée par huit.

La durée du traitement est d’au moins 6 mois, quelquefois un an. Néanmoins, à l’arrêt du traitement deux tiers des femmes récidivent dans les 3-4 mois.

Selon les recommandations du Comité d’Infectiologie de l’Association Française d’Urologie, plusieurs protocoles sont envisageables. Pae exemple :

  • Cotrimoxazole un comprimé de 400 mg trois fois par semaine
  • Fosfomycine trometanol 3 g tous les 8 jours
  • Norfloxacine 400 mg (un demi comprimé) tous les jours

Traitement par canneberge

 Cannerberge

Les vertus anti-infectieuses de la canneberge (nom latin : vaccinium macrocarpon) sont depuis longtemps connues. La grande majorité de la production est issue du nord des Etats-Unis et du Canada. Le fruit de cette plante a été depuis longtemps consommé et a fait parti des remèdes populaires pour soigner les « gênes urinaires ».

Récemment, la molécule responsable des propriétés antibactériennes a été identifiée. Il s’agit d’un type particulier de tannin : la proanthocyanidine de type A (PAC). En se fixant sur les filaments d’adhésines, et plus particulièrement sur ceux de l’Escherichia coli, les PAC de la canneberge empêchent les bactéries d’adhérer à la muqueuse vésicale. Ainsi, ces bactéries sont naturellement éliminées avec la miction. La quantité de canneberge absorbée est fondamentale, elle doit dépasser 36 mg par jour. On recommande aux patients deux prises quotidiennes, la durée de la cure est de 3 mois à un an ou plus. L’efficacité a été statistiquement prouvée.

Suivi

L’objectif du suivi est de s’assurer de la maîtrise des facteurs déclenchants tels que les habitudes mictionnelles et sexuel, l’hygiène locale. La diurèse est évaluée par catalogue mictionnel. Les récidives doit être documentée pour identifier une éventuelle résistance antimicrobienne.   
 Il est aussi indispensable d’éliminer toute autre cause organique pouvant être à l’origine des infections récidivantes.

Pour toutes demandes de conseils contactez notre centre d'urologie à Marseille.

Docteur Paul Albert